Xoxo tower est une peinture à l'acrylique sur toile peinte par clelia farnoux en 2024

Biographies et projets

Clélia Farnoux développe une pratique multidisciplinaire dans laquelle elle étudie les interactions entre langage, espace et identité. À travers des médiums variés tels que la peinture, le collage, la photographie et les supports web, elle questionnes notamment les structures textuelles présentes dans les espaces urbains et numériques. Ses œuvres interrogent la manière dont les éléments de langage (signalétique, affiches publicitaires, discussions…) façonnent les espaces publics et privés. Son travail se réfère à celui d’artistes comme Cy Twombly ou Basquiat, et du mouvement Art and Language, mettant en avant les relations entre le corps, le langage et les lieux de communication. Son style de peinture se caractérise par un lexique visuel récurrent, souvent texturé, minimaliste et naïf, mêlant des éléments symboliques et narratifs. On trouve également des références à des langages populaires ou commerciaux, évoquant le Pop Art, tout en conservant une épuration formelle propre au minimalisme, qu’elle a observé dans les œuvres d’Ed Ruscha ou Laurence Weiner.

     En intégrant des éléments graphiques proches de l’écriture et du signe, ses œuvres, telles que *ZZZ* (2022), montrent une approche où la composition visuelle met en tension des formes géométriques et des motifs répétitifs, tout en jouant avec les contrastes de couleur et les textures superposées. Cette démarche s’inscrit dans une recherche de langage visuel et sonore, où des éléments d’écriture surgissent partiellement dans les compositions. Ses propositions font souvent référence à la poésie concrète, où les mots sont utilisés pour leurs formes graphiques autant que pour leur sens, par leur intégration du texte, et explorent ainsi les limites entre abstraction et figuration. De même, la poésie sonore, qui met l’accent sur la matérialité du langage parlé, influence ses recherches sur les dimensions sonores et verbales du langage.

     Elle s’interroge sur la déconstruction des frontières entre différentes formes de communication, tout en questionnant des notions de propriété et d’espace intime à travers l’art. On trouve aussi des projets d’éditions et des performances qui approfondissent ces explorations dans des contextes publics et collectifs. Son exploration des espaces urbains et numériques met en lumière des sujets comme la propriété, l’identité et l’usage du langage dans les espaces partagés. En s’inspirant des codes de la signalétique, de la publicité et des journaux intimes, ses œuvres critiquent certains systèmes de communication imposés, remettant en question les structures de pouvoir qui définissent les espaces réels et virtuels. De plus, son intérêt pour les relations entre corps et langage, inspiré par des figures comme Kathy Acker ou Monique Wittig, soulève des questions sur la représentation des identités marginalisées, notamment en termes de genre et de pouvoir dans la société.

     Elle explore les espaces numériques en les considérant comme des prolongements des espaces urbains, avec leurs propres structures de langage, de communication et de pouvoir. Elle analyse comment le numérique façonne notre perception de la réalité et influe sur notre rapport à l’identité, la propriété et la narration. En manipulant des matières textuelles et visuelles issues du numérique, elle interroge aussi les frontières entre réel et virtuel. Son approche est souvent topologique : elle cartographie les « lieux » d’échange, et les langages qui y circulent. Ce faisant, elle met en lumière les rapports de domination, de surveillance et d’exploitation, qui sont à l’oeuvre dans ces espaces. Ses recherches se portent également sur la manière dont les réseaux sociaux, les plateformes numériques et les publicités modèlent les identités personnelles et les interactions sociales. Elle travaille ainsi à l’intersection de ces espaces, les utilisant comme des terrains de création artistique tout en observant les dynamiques, notamment en ce qui concerne la consommation de l’image et du langage entre monde intime et sphère publique.

     Sa démarche s’inscrit dans l’ère post-internet par son utilisation des médiums numériques et sa réflexion sur la culture contemporaine à travers des formes variées comme la peinture, la photographie, le dessin et la sculpture. En effet, elle ne s’intéresse pas seulement à internet comme outil, mais à l’impact de l’environnement numérique sur les pratiques artistiques et la société en général. Dans ce contexte, les œuvres telles que ses photographies urbaines numériques, résonnent avec les thèmes du post-internet, en particulier par l’utilisation de la technologie pour capturer des scènes urbaines qui deviennent presque abstraites et multiples dans leur diffusion en ligne.

     Enfin, elle propose aussi des formes d’expérimentations liées à l’autogestion collective et à l’écriture participative, en engageant des projets collaboratifs.

Projets de Clélia Farnoux

2024

  • Participation à la foire d’art contemporain ArtUp! à Grenoble en avril 2024

2023

2022

2021

  • Obtention du DNA avec les félicitations du jury
  • Conception de l’émission radiophonique « Le Mur du Son » avec Radio d’IciRadio Méga et Groupe d’Art Contemporain (GAC) à Annonay.
  • Participation à l’écriture du roman graphique Sous nos yeux, dirigé par Marc Lainé et Stephan Zimmerli, avec le centre national dramatique Comédie de Valence.
  • Création en collaboration avec Enaëlle Forest et Yael Perlman de l’atelier de recherches et créations d’écriture en autogestion Tout Le Monde Sait Ecrire. Cet atelier crédité au sein de l’ESAD Valence est inspiré par celui pensé par Madeleine Aktypi et Loreto Martinez Troncoso, enseignantes sur le site jusqu’en 2021.

2020